Dans le cadre de notre récente série de profils en partenariat avec le Globe and Mail, intitulée Passion & Persistence: Stories of Business Resilience (Passion et persévérance : histoires d’entreprises résilientes), nous nous sommes entretenus avec la chef Nuit Regular, chef de cuisine et copropriétaire des populaires restaurants torontois PAI Northern Thai Kitchen, Kiin, Sabai Sabai et Sukhothai. Nuit a fait preuve d’une grande force et d’une grande ténacité tout au long de sa carrière culinaire, et a même lancé un livre de recettes (Kiin: Recipes and Stories from Northern Thailand), un deuxième établissement PAI ainsi qu’un tout nouveau restaurant en pleine pandémie de COVID-19. En effet, By Chef Nuit, son nouveau restaurant éphémère à Toronto, propose des versions thaïes de plats traditionnels réconfortants ainsi qu’un marché virtuel où les clients peuvent acheter des produits frais thaïlandais, des aliments de base ainsi que des articles de sa gamme de produits.
Nuit nous explique son approche unique en matière de nourriture, les problèmes associés au lancement d’une nouvelle entreprise et la façon dont elle compose avec l’incertitude actuelle.
Q : Parlez-nous un peu de vous. Parmi vos expériences passées, lesquelles ont contribué à façonner votre approche de la nourriture et de la cuisine?
J’ai d’abord appris à cuisiner avec ma mère en Thaïlande, où je suis née et ai grandi. Ma mère et moi cuisinions ensemble pour toute la famille. Même quand je ne voulais pas le faire, je cuisinais avec ma mère parce que je l’aimais et que je voulais l’aider. J’ai ensuite quitté ma famille pour travailler comme infirmière et cuisiner m’a donné le sentiment de me rapprocher de ceux que j’aimais. C’est l’amour qui a toujours inspiré ma cuisine. Il faut cuisiner avec son cœur.
Q : Lorsque vous avez ouvert votre premier restaurant, quel a été le plus grand obstacle à surmonter?
Le plus grand défi était de gérer les finances de l’entreprise. Je voulais les meilleurs ingrédients thaïlandais pour pouvoir préparer des plats de haute qualité, ce qui exigeait un investissement initial important. Cependant, lorsque vous commencez à bâtir votre réputation dans l’industrie et que vous n’avez pas encore de clients fidèles, les coûts associés aux aliments ont tendance à être plus élevés et vous n’arrivez pas à rentabiliser votre investissement. Une fois que votre entreprise est bien établie et que vous avez plus de clients ainsi que des revenus constants, il y a un meilleur équilibre avec le coût des aliments.
Q : Comment Amex vous a-t-elle aidée dans votre parcours professionnel?
Lorsque j’ai ouvert mon premier restaurant à Toronto avec mon mari Jeff, nous avons dû importer une grande quantité de produits de la Thaïlande, ce qui était très coûteux. American Express nous a aidés à gérer les paiements aux fournisseurs et à libérer des liquidités, ce qui a vraiment contribué à réduire le stress et l’anxiété que je ressentais en tant que nouvelle entrepreneure. Ils nous ont fourni le soutien financier et la souplesse dont nous avions besoin pour réussir à prendre de l’expansion et à bâtir un empire de la restauration.
Q : Dans quelle mesure le commerce électronique a-t-il été important pour votre entreprise durant la COVID-19?
Le commerce électronique continue de jouer un rôle important pour notre entreprise pendant la pandémie. Avant la pandémie, la majeure partie de nos revenus provenaient de clients qui venaient manger chez nous. Mais quand les établissements ont été fermés, nous avons dû nous adapter et assurer la survie de notre entreprise grâce aux commandes à emporter et à la livraison. Nous avons même commencé à créer et à livrer des repas prêt-à-cuisiner à nos clients et à donner des cours de cuisine virtuels sur nos plateformes en ligne pour qu’ils puissent apprendre à préparer des mets thaïlandais authentiques à la maison. C’était une excellente façon de communiquer avec notre clientèle et de continuer à lui offrir une expérience unique et agréable. Nous avons également lancé un nouveau marché virtuel, qui met en vedette mes produits frais thaïlandais préférés et une nouvelle gamme de produits qui peuvent être achetés et ramassés à Toronto.
Q : Comment avez-vous réussi à garder le cap pendant cette pandémie?
Ma version des trois « P » – soit patiente, soit positive, soit productive – m’aide à rester concentrée. En demeurant productive, j’ai pu chasser de mon esprit les inquiétudes inutiles et les choses qui échappaient à mon contrôle. La pandémie m’a obligée à faire preuve de créativité et m’a permis de travailler à plusieurs nouveaux projets très emballants. J’ai publié un livre de cuisine et ouvert un restaurant éphémère où on trouve un tout nouveau menu inspiré des aliments-réconfort.
Q : Comment avez-vous géré le personnel de votre restaurant pendant la pandémie?
J’ai essayé de rester en contact avec mon équipe, que ce soit en ligne, au téléphone ou par texto. Je pense qu’il est extrêmement important de rester en étroite communication et de garder le contact pendant les périodes difficiles, surtout quand il y a autant de personnes préoccupées et anxieuses. Les membres de mon équipe, c’est comme ma famille, alors j’avais veillé à ce qu’ils sachent que s’ils avaient besoin de mon aide, ils pouvaient me faire signe.
Q : Quelle personne vous a le plus inspirée?
Ma mère a été ma plus grande source d’inspiration pour tout ce qui se passe dans ma vie, et j’ai beaucoup appris sur les affaires en la côtoyant. Elle est propriétaire d’une petite entreprise et m’a appris à toujours faire de mon mieux : avoir des produits de la meilleure qualité et perfectionner mes techniques culinaires pour offrir les plats les plus impressionnants.
Q : Comment envisagez-vous l’avenir?
Personnellement, je me concentre plus sur le présent que sur l’avenir. Si je fais de mon mieux aujourd’hui, demain ça ira encore mieux. J’essaie d’être patiente et de comprendre et d’accepter le fait que je ne peux pas contrôler certaines choses. Ma mère dit toujours qu’il n’y a pas de futur, c’est-à-dire que l’avenir est toujours incertain et que seul le moment présent compte.
Les descriptions et les opinions mentionnées sont celles de la chef Nuit Regular et de PAI Northern Thai Kitchen et non d’American Express.